mercredi 17 août 2011

Le chemin du Grand Canyon

Nous reprenons le chemin du Grand Canyon en suivant la Route 66.

Nous choisissons de ne pas nous arrêter au Skywalk. Cette attraction récente permet de contempler un canyon (pas "le" Grand Canyon, mais quelle importance, après tout) en faisant quelques pas sur un plancher de verre construit au-dessus du vide. Frisson assuré, semble-t-il, mais onéreux et par-dessus le marché sans possibilité de prendre des photos. Je suppose que les clichés seront faits par les animateurs du lieu, et revendus à prix d'or. A ce qu'on nous a dit, et en accord avec le Routard qui parle d'arnaque, l'expérience ne présente pas d'intérêt particulier.

Nous regrettons davantage de ne pas visiter les villes fantômes de la région, ces localités vidées de tout habitant et encore debout. Pourquoi vouloir absolument tout voir alors que le temps est compté ? A quoi bon ces heures de voiture pour aussitôt repartir, nantis de la maigre satisfaction "d'y être allés" ? Qui trop embrasse mal étreint. La région est riche et nous savons que nous ne visiterons pas tout. Le choix de ce que nous verrons et ne verrons pas a été fait depuis la France, après savant dosage des distances, des hôtels disponibles et du budget. Et encore, je me demande si nous n'avons pas été trop gourmands...

Les villes fantômes de l'Arizona, ce sera donc pour un autre voyage. Pour l'étape déjeuner, en revanche, nous nous arrêtons dans un authentique décor de western. La ville de Seligman, avec ses boutiques d'un autre âge et leurs écritures si caractéristiques du grand ouest, paraît un décor de cinéma. Nous nous arrêtons dans un restaurant mexicain conseillé par notre guide. La nourriture est bonne, sans plus : les portions sont énormes et, malheureusement pour nous qui admirons la cuisine mexicaine, préparées sans grande subtilité. Nous avons l'impression de laisser nos assiettes à peine entamées...

Devant le magasin de souvenirs qui jouxte le restaurant se trouvent les voitures héroïnes de Cars, le célèbre dessin animé. Ces véritables véhicules ont été transformés à l'image de Flash McQueen, la dépanneuse Martin et d'autres personnages dont le nom m'échappe. Pas vraiment intéressant, si ce n'est que la Route 66 est au cœur du scénario de Cars, à ce qu'on m'a dit, et qu'il s'agirait là d'un juste renvoi d'ascenseur de la part des vendeurs de souvenirs. Mais Seligman me rappelle confusément un personnage d'un de nos chefs d'œuvres nationaux... n'était-ce pas le nom du rabbin supposé accompagner Rabbi Jacob dans le film de Gérard Oury ? Là où tout le monde pense à Pixar, me voilà, dans ce coin paumé de l'Arizona, à évoquer Louis de Funès.

La musique de Vladimir Cosma en tête, je me rends compte une fois revenu au volant que la vitesse indiquée par le GPS est à très peu de choses près identique à l'indication du compteur. La fameuse tolérance observée en Europe (le tableau de bord qui affiche 110 quand la vitesse réelle est de 100 tout rond) serait-elle absente ici ? Toujours est-il que sans la moindre encombre nous nous présentons à l'entrée du parc, où il nous faut acheter un pass. Puis nous nous mettons en quête de l'hôtel. Les routes sont environnées de forêts denses, avec parfois une clairière où l'on entrevoit des cervidés. Nous roulons plusieurs kilomètres en nous posant la question : où est donc le Grand Canyon ?

Nous parquons la Dodge près du centre d'accueil indiqué sur la réservation. Sur place, un restaurant, un centre commercial et une pharmacie, en somme le minimum vital pour des promeneurs du dimanche comme nous. L'hôtel est à faible distance mais il faut reprendre la voiture (que croyant bien faire je m'étais acharné à décharger). Un belle surprise, l'endroit où nous dormirons est un édifice recouvert de bois et entouré par la forêt. La chambre n'a rien d'un bungalow rustique avec ses grands lits, sa vraie salle de bains, sa TV écran plat, et une immense fenêtre ouverte sur les arbres et les écureuils.

Pour rejoindre le Grand Canyon si convoité, nous devons prendre un autobus propulsé au gaz qui nous dépose à un arrêt éloigné de quelques minutes, où viendra nous prendre une seconde navette pour nous faire visiter les différents points de vue. Cela paraît compliqué mais tout s'éclaire quand nous examinons le plan du parc national : le circuit du premier autobus se contente de transporter les visiteurs entre les différents points d'animation (hôtels, restaurants...). Certains de ces arrêts sont aussi desservis par des transports dédiés aux visites du Grand Canyon. Cette visite s'effectue par des étapes le long de points de vue.

Nous arrivons au view point nommé Hopi Point au moment où le soleil s'abaisse sur l'horizon.

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