mercredi 14 septembre 2011

Mangez-moi

La voie vers le quartier bas est ouverte ! Le chemin vers l’escalator nous offre une jolie vue sur la ville. Arrivés au Lower lot, nous embarquons dans la première barque pour la visite du parc aux dinosaures. Le tour commence classiquement, au son de l’insignifiante musique de John Williams, par les grands herbivores. Plastiquement, de la belle ouvrage. L’affaire se gâte avec les premiers velociraptors et dilophosaures en liberté se disputant des restes de touristes (popcorns, ponchos et oreilles de Mickey) dans des barques accidentées. Comme dans le film, le tour se transforme en cauchemar, le chasseur en chassé, etc. Des T Rex de plus en plus gros et de plus en plus méchants pimentent l’expédition jusqu’à la chute finale.

Notre second choix se porte sur le Simpsons Ride. Nous voilà dans une navette montée sur vérins, qui s'agite au gré du grand huit conçu par l'horrible Krusty, de surcroît saboté par Tahiti Bob. Nous adorons les Simpsons, mais nous ressortons de là sur les genoux. L’attraction nous a baladés entre sensations de mort imminente et agressions visuelles en tout genre. Nous ne nous attendions pas à cela, l’humour de cette série étant plutôt de nature intellectuelle que virtuose. Vite, de l’air.

Nous optons ensuite pour le tour des studios, au prix d’une longue queue – l’affluence est là désormais. Longue mais pas insupportable, car mine de rien nous avançons sans arrêt. La file d’attente est conçue de sorte qu’on a toujours la certitude de progresser, même s’il y a des centaines d’amateurs devant vous.

Curieux tour des studios, qui mêle habilement information et divertissement. Nous passons devant les baraques de producteurs, déjà vues dans The Player de Robert Altman, puis devant le décor de Retour vers le futur et du tout récent Cowboys & Aliens parmi d'autres merveilles du 7e art.

Comme dans un cauchemar de Borges, l'envers du décor est à son tour un décor. Notre mini train devient lui-même objet de l’attraction : l’inondation d’une station de métro le touche de plein fouet (étant aux premières loges, si je puis dire, et tout juste séché de l’épisode Jurassic Park, je fus très heureux d’en reprendre une couche), nous avons été poursuivis par Norman Bates et Bruce, le squale des Dents de la mer, puis secoués par le combat entre King Kong et trois tyrannosaures alors qu’une tarentule géante voulait boulotter le mini train.

Il y a des jours comme cela où tout le monde veut vous manger.

La visite d’une scène de la Guerre des mondes, avec son véritable Boeing déchiqueté encore fumant, reste à mon avis le moment le plus fort. Cela ne m’empêche pas de songer qu’une bonne partie des films évoqués sont avant tout des blockbusters bien calibrés et destinés aux bouffeurs de pop-corn, loin de l’âge d’or d’Hollywood avec ses classiques dérangeants, sans effets spéciaux ni grosses bébêtes gastronomes.

Nous renonçons à la Momie dont nous n’apprécions pas les invasions de blattes et les macchabées de poussière parmi d’autres aspects glauques. A deux pas d’ici, un petit musée présente du matériel historique. Je lis avec plaisir d’authentiques lettres adressées à Alfred Hitchcock. Avant de reprendre le chemin du retour, nous refaisons un passage chez les dinosaures du parc jurassique.

Demain nous quitterons Los Angeles. Nous sommes déçus (surtout moi) mais conscients de n’avoir presque rien vu de cette ville gigantesque. Depuis que nous avons remis les pieds à Las Vegas et son navrant Circus Circus, nous côtoyons l’Amérique ordinaire – oserai-je écrire « vulgaire » ? Où es-tu, Ô douceur angeline ?

Encore une nuit et nous reprenons le chemin. Direction San Francisco, en prenant notre temps.

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